J'ai envie de partager avec vous quelques réflexions sur cette foutue maladie.
Cela fait 6mois que j'ai appris ma maladie, 5mois que je suis en traitement. Et depuis tout ce temps j'ai dû renoncé à beaucoup de choses:
* à mes études tout d'abord car j'ai appris ma maladie 2jours avant de partir en stage à Londres,
* à mes cheveux,
* à ma vie sociale,
* à mes projets,...
J'ai fait de l'Institut Curie ma deuxième maison, même si il est vrai que d'autres malades connaissent des hospitalisations plus longues que les miennes.
Lorsque je ne suis pas hospitalisée, je suis enfermée chez moi. Pour éviter toutes infections, on me déconseille de sortir!
La maladie, sans penser aux effets secondaires, m'a volé beaucoup de choses donc. A cause d'elle je ne me reconnais plus, l'image que me renvoit le miroir n'est pas la mienne. Je ne suis plus comme avant, même dans ma tête.
Et pourtant, c'est paradoxal mais j'ai l'impression d'avoir toujours été malade, je ne me souviens plus de moi avant, cette image que je ne reconnais pas m'accompagne depuis 6mois, si bien que je m'y suis habituée, et que j'ai l'impression que j'ai toujours été comme ça...
Il me semble avoir toujours été sans cheveux, c'est si bizarre... Il me semble avoir toujours été enfermé chez moi...
Ce combat contre la maladie est un combat bien inégal, car même si je suis presque au bout, même si il ne me reste plus que 3cures de chimios avant la rémission (je touche du bois!), la maladie a quand même reussit à faire que je ne sais plus qui je suis... La victoire n'est jamais complète, on perd une part de soi...
De plus, même si on obtient la rémission peut on reprendre une vie normale, j'ai si peur de ne pas réussir à être "comme avant". Pourrais je reprendre mon train-train?
En me posant ces questions, je fais beaucoup de mal autour de moi, en particulier à l'homme que j'aime, que je rejette ces temps ci, alors qu'il est toujours là pour moi. Je voudrais via cette article, lui dire que je l'aime de tout mon coeur, que je suis navrée de lui faire tant de mal, que cette maladie ne change pas l'amour que je lui porte, ni tous nos projets; car si je tiens c'est entre autre grâce à lui...
Et un dernier mot pour vous faire part de ma grande tristesse devant la disparition d'Ewen. Je suivais son combat via le blog de sa maman. N'hésitez pas à leur laisser un petit mot...
4 commentaires:
Bonsoir,
Moi aussi ça fais 6 mois que je sais pour cette galère. Je m'appelle Sébastien et j'ai 32 ans. Moi c'est à mon travail, ma vie social que j'ai du renoncer comme ça d'un coup brutalement. Mais en 6 mois je suis passer de "mourant", en chimio, enfermé, stérilisé, déprimé, gréffé(et oui), bref 6 mois qui m'ont changé et qui ne le serais pas mmmm? mais voila je vais mieux, je refait quelques projets, finalement la vie repart, tu verras, c'est l'instinct. Bisous
Nous avons tous le même problème, ces maladies nous volent tout, notre vie, notre indépendance, notre féminité parfois (moi c'est mon impression souvent) mais faut garder à l'esprit que c'est passager, il le faut pour avancer !
Comme Sébastien, je suis passée de mourante (oeudème pulmmonaire du à la chimio au bout de deux jours) à en rémission prête à être greffée le mois prochain... on avance et faut regarder devant même si c'est loin d'être facile.
bisous,
Soso
Bonjour,
je ne vis pas tout a fait la même chose que toi mais je connais ce mal qui nous ronge, le deuil d'une vie qui semblait tellement banale avant et qui nous semble aujourd'hui si précieuse et perdue. C'est ma fille qui est touché par la maladie (ce n'est pas un cancer mais une maladie génétique handicapante). Depuis 3 ans qu'on lutte avec elle, il y a eu des moments insoutenables, où la vie n'avait plus de sens et le passé si heureux omniprésent mais...saches que le bonheur est tjrs possible, à portée de main et qu'il faut y croire. Tu metteras sûrement du tps à t'ouvrir de nouveau au monde mais ça viendra...
Je pense très souvent à toi, tiens bon, le bonheur est tout près, la vie aussi!
la vie, la survie, la vie, on revit ! oui tu verras depuis qu'Eric n'a plus de chimio la vie à reprit son cours, même si il n'est pas encore en rémission, les choses reprennent place et on y pense moins.
LN
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